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19 novembre 2025 Actualités et Marché du Recrutement, carrière des femmes, femme, femmes, Marché de l'emploi, télétravail, travail des femmes

Le Télétravail a t-il aidé ou freiné la carrière des femmes ?

Teletravail Femmes

Depuis 2020, le télétravail s’est durablement installé dans le paysage professionnel. Ce mode d’organisation, autrefois marginal, est désormais ancré dans les habitudes. Il a offert de nouvelles libertés, mais aussi révélé des déséquilibres persistants. Pour les femmes, la promesse d’émancipation s’est souvent heurtée à la réalité des inégalités structurelles.

1. Un équilibre de vie mieux maîtrisé

Les données de la Dares, publiées par Le Monde (8 novembre 2024), montrent que les femmes représentent désormais plus de la moitié des télétravailleurs. Elles sont 52 % à télétravailler un jour par semaine et 53 % deux jours.

Dans notre propre sondage, 45 % des répondants, en majorité des femmes, affirment que le télétravail a eu un impact positif sur leur parcours. Ce sentiment s’explique avant tout par une amélioration du quotidien : gain de temps, souplesse d’organisation et autonomie renforcée.

Comme le souligne l’économiste Claudia Senik dans Télérama (mars 2025), cette nouvelle configuration a permis à de nombreuses femmes de « réinvestir la maison comme un espace professionnel », leur donnant davantage de contrôle sur leur emploi du temps et leur environnement.

2. Moins de visibilité, progression ralentie

L’envers du décor est moins flatteur. Selon la Dares, les femmes à distance signalent plus souvent un manque de moyens matériels et une moindre reconnaissance de leur travail.

Le “biais de proximité”, relevé par BFMTV (mars 2025), reste un frein important : les salarié·es présents physiquement sont plus visibles, davantage sollicités et souvent mieux considérés pour les promotions.

Cette dynamique crée un écart de reconnaissance entre performance réelle et perception managériale. Les femmes, plus nombreuses à télétravailler régulièrement, voient ainsi leur progression de carrière freinée, malgré des niveaux d’engagement identiques à ceux de leurs collègues masculins.

3. Une charge mentale toujours présente

Sur le plan domestique, le télétravail n’a pas effacé la charge mentale. Les analyses de la Dares indiquent que les femmes continuent d’assumer autant de tâches familiales qu’avant la pandémie.

Le travail à distance les rend simplement plus disponibles, donc plus sollicitées. Mais les comportements évoluent lentement.

Claudia Senik observe une légère convergence des rôles : les hommes en télétravail participent davantage aux tâches ménagères, tandis que les femmes s’autorisent davantage de temps pour leur activité professionnelle.

Cette évolution reste inégale, mais elle traduit un changement de perception du foyer, désormais partagé entre sphères domestique et professionnelle.

4. Le management, véritable levier d’égalité

L’impact du télétravail dépend fortement de la culture d’entreprise. Comme le rappelle Courrier Cadres (2024), seules les organisations qui valorisent les résultats plutôt que la présence parviennent à garantir une équité réelle.

Dans les entreprises encore marquées par le présentéisme, les femmes risquent d’être moins visibles dans les circuits de décision et d’évaluation. Des pratiques plus transparentes — fixation d’objectifs clairs, réunions hybrides inclusives, critères de promotion explicites — sont donc essentielles pour que le télétravail ne se transforme pas en frein invisible.

5. Productivité accrue, égalité salariale inchangée

Si le télétravail a amélioré l’efficacité de nombreux salariés, il n’a pas réduit les écarts de rémunération. Selon l’Insee, la différence entre les salaires moyens des hommes et des femmes demeure stable : environ 24 % au total, et 9 % à poste équivalent.

Les études de la Dares et de l’OCDE confirment que la productivité individuelle a progressé, notamment grâce à une meilleure concentration et une autonomie accrue. Mais cette performance n’a pas été valorisée financièrement de la même façon. Les femmes continuent d’évoluer plus lentement, avec des perspectives de hausse salariale moindres, notamment dans les environnements où la visibilité reste un critère implicite d’avancement.

6. Vers une égalité à consolider

Le modèle hybride — deux à trois jours de télétravail par semaine — apparaît aujourd’hui comme le plus équilibré. Il combine flexibilité, autonomie et maintien du lien collectif. Mais pour que le télétravail devienne un vecteur d’égalité réelle, il doit s’accompagner d’un changement de culture :

  • évaluation centrée sur les résultats,
  • accès équitable aux opportunités,
  • transparence salariale,
  • et reconnaissance du travail invisible.

Comme le résume Claudia Senik, « le télétravail a transformé les modes de vie, mais pas encore les rapports de pouvoir ». En somme, il a allégé le quotidien des femmes, sans toujours alléger les inégalités. Le défi à venir n’est plus de choisir entre bureau et domicile, mais d’assurer que la flexibilité profite à toutes, sans coût caché pour la carrière.

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